Chez SWICA, les prestations IJM ou LAA versées en raison d’infections au coronavirus représentent tout juste un pourcent des cas. Néanmoins, les démarches de médecine des assurances s’avèrent particulièrement complexes lorsque le diagnostic indique une affection post-COVID-19.

Depuis le début de la pandémie, les absences dues à une infection par le coronavirus ont des répercussions immédiates sur les employeurs et leur personnel. Les entreprises enregistrent par ailleurs un nombre croissant d’incapacités de travailler causées par les suites d’une contamination au coronavirus, appelées «COVID long» dans le langage courant.

L’OMS parle ici d’«affection post-COVID-19». Cette dernière englobe toute une série d’effets plus ou moins importants qui peuvent durer des mois, voire ne jamais disparaître. En octobre 2021, l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) estimait de l’ordre de 20 pourcent les adultes atteints de SARS-CoV-2 en Suisse souffrant de répercutions à long terme du virus. Par chance, cette extrapolation ne s’est pas vérifiée jusqu’ici.

Parmi les symptômes les plus fréquents figurent fatigue, problèmes voire détresse respiratoires et confusion. Souvent surviennent aussi des troubles du sommeil, des douleurs musculaires, dans les membres ou les articulations. Même après avoir dépassé le stade de l’infection aiguë, les personnes atteintes de COVID long ont du mal à gérer leur quotidien. Pour elles, impossible, dès lors, de penser à travailler.

Incapacité prolongée de travailler

À la mi-avril 2022, SWICA, plus grand assureur indemnités journalières maladie de Suisse, avait enregistré 95 cas IJM diagnostiqués «post-COVID-19». Dix autres cas étaient annoncés auprès de l’assurance-accidents, car l’affection est considérée comme maladie professionnelle dans certains secteurs (lire l’article intitulé «Quand le coronavirus devient une maladie professionnelle» du 15 mai 2021).

«Ces cas restent minimes par rapport à d’autres diagnostics. Néanmoins, plus de la moitié de ces personnes furent placées en arrêt maladie de plus de 300 jours», déclare Adrian Schwerzmann, responsable Management des prestations Entreprises. Face à la complexité de ce tableau clinique encore nouveau, il s’avère difficile, pour les assureurs, de prévoir les conséquences et de prendre les mesures appropriées.

Le droit aux indemnités journalières maladie requiert la présentation d’une attestation médicale d’incapacité de travailler. Dans la mesure où l’incapacité se prolonge ou devrait se prolonger, les personnes assurées doivent fournir des procurations, puis les médecins traitants, des rapports médicaux, et des expertises médicales sont diligentées le cas échéant. Toutefois, ces démarches correspondent à la procédure habituelle et ne sont pas spécifiques à une affection post-COVID-19.

Difficile évalutation des possibilités de réadaptation

Selon Adrian Schwerzmann, la difficulté de telles mesures réside dans l’évaluation des possibilités de réadaptation, des chances de rétablissement et de l’évolution vers une incapacité de travailler. L’examen de la réinsertion et des mesures correspondantes s’en trouve, lui aussi, compliqué. Conséquences: jusqu’à ce jour-ci, presque 2 500 personnes s’étaient annoncées auprès de l’assurance-invalidité en Suisse. En raison d’un bon suivi et d’une évolution positive, une rente AI n’a toutefois pas été nécessaire dans tous les cas.

Récemment, asim Versicherungsmedizin, un département de l’hôpital universitaire de Bâle, a lancé une procédure de consultation sur une définition uniformisée des démarches de médecine d’assurance liées aux affections post-COVID-19. SWICA utilisera ces recommandations dès qu’elles auront été adoptées. À ce jour, on recense très peu de refus de prétentions d’assurance en lien avec des affections post-COVID-19.

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